Dans une étude de 2017, l’ADEME estime à 25 % le gisement potentiel de déchets ménagers pouvant faire l’objet d’un réemploi ou d’une réutilisation. Le potentiel de développement du réemploi en Ile‑de‑France reste importante. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), en introduisant des obligations pour les acteurs économiques et les collectivités, pourrait donc constituer une opportunité de développement de lieux dédiés au réemploi (ressourceries, recycleries, ateliers vélo, boutiques solidaires, etc.) qui permettent de contribuer à une économie plus circulaire, mais qui ont également un impact sur la réduction des déchets en permettant de rallonger la durée de vie des biens de consommation. Pourtant, si la professionnalisation du secteur du réemploi est une démarche dont les fondations datent des années 1980, avec notamment la création des recycleries, il reste encore un secteur de niche.

Le réemploi, un facteur de dynamique de territoire à la fois environnementale et sociale

Pour les collectivités, accompagner et soutenir le développement de ce modèle économique à travers des structures de réemploi solidaire peut apporter, en plus des impacts environnementaux, une véritable dynamique de territoire en permettant de créer du lien social et en favorisant l’insertion de personnes éloignées de l’emploi.

En effet, contrairement au marché de l’occasion, notamment aux plateformes d’e‑commerce spécialisées, qui repose sur un modèle basé uniquement sur la vente avec des impératifs économiques et de rentabilité financière, les acteurs du réemploi solidaire répondent à des enjeux collectifs, rendant un service devenu indispensable à la résolution des problématiques actuelles de gestion des déchets et de préservation des ressources.

A défaut d’une participation suffisante de la part des filières REP, les collectivités ont donc un important rôle à jouer en matière d’accompagnement en matière d’investissement mais aussi en fonctionnement des structures de réemploi.

Le Syctom accompagne ses territoires pour développer les lieux de réemploi

194 lieux dédiés au réemploi sont présents sur le territoire du Syctom. Avec pour objectif de continuer à renforcer ce maillage territorial, le Syctom apporte une aide financière à ces structures, nouvelles ou déjà installées, dans le cadre de son dispositif d’accompagnement. En 2023, une enveloppe globale de 560 147 € a ainsi été attribuée pour l’investissement (travaux, aménagements, équipements) et 704 000 € pour le fonctionnement des trois premières années.

Les 3 R : Réemploi, réutilisation et réparation

  • Réemploi : opération par laquelle un produit est donné ou vendu par son propriétaire à un tiers qui, a priori, lui donnera une seconde vie. Il garde son statut de produit et ne devient à aucun moment un déchet. Il s’agit d’une composante de la prévention des déchets au même titre que la réutilisation ou la réparation.
  • Réutilisation: opération par laquelle un bien usagé prend le statut de déchet après avoir été déposé par son propriétaire dans une borne d'apport volontaire ou une déchèterie. Préparé ensuite pour sa réutilisation, il retrouve un statut de produit et une seconde vie auprès d’un nouveau détenteur.
  • Réparation: remise en fonction d’un bien dont la propriété est conservée par le détenteur grâce au prolongement de sa durée de vie. Le secteur de la réparation en France est fragmenté : il existe plusieurs secteurs correspondant à différents produits (automobiles, électroménager, cycles, vêtements, etc.).

Source : Ademe