Avec une capacité de traitement de 350 000 tonnes par an, l’Interval, la future unité de valorisation énergétique à Ivry-sur-Seine qui sera mise en service en 2025, traitera deux fois moins d’ordures ménagères que l’unité actuelle. Cette situation de déficit futur de sa capacité de traitement, appelée « Mur 2025 », est anticipée par le Syctom qui a ainsi envisagé plusieurs scénarios afin d’assurer la continuité du service public du traitement des déchets et de continuer sa politique de limitation du recours à l’enfouissement.
Misant d’une part sur l’optimisation du fonctionnement de ses centres (taux de disponibilité sur l’année, apports de balles d’ordures ménagères durant l’été) et d’autre part sur le recours à des exutoires extérieurs, le Syctom souhaite mutualiser les capacités de traitement avec d’autres syndicats de traitement en Île-de-France mais aussi avec les agglomérations rouennaise et havraise via l’Axe Seine.
Des expérimentations de transport d’OMr par voie fluviale
Cette volonté de mutualiser les moyens de traitement a ainsi donné lieu à des expérimentations de transport d’OMr par voie fluviale. Le Syctom accorde en effet une attention particulière à l’empreinte carbone liée au transport des déchets et recourt déjà depuis des années au transport des mâchefers et balles de matériaux recyclables par voie d’eau. En collaboration avec Voies navigables de France, une opération a eu lieu avec le SMÉDAR (Syndicat mixte d'élimination des déchets de l'arrondissement de Rouen) en octobre 2023 ; une autre avec le SEVEDE (Syndicat de traitement et valorisation des déchets de l'Estuaire) en mai 2024.
La faisabilité du procédé a ainsi été testée avec le transport de 550 tonnes d’OMr depuis le port de Gennevilliers jusqu’à l’unité de valorisation énergétique ECOSTU’AIR, en amont de l’embouchure de l’estuaire de la Seine. Des modalités techniques ont été testées avec des résultats concluants sur tous les plans : simplicité, sécurité, efficacité environnementale.