Produire une énergie verte au cœur du plus grand port fluvial d’Île-de-France
À partir de 2024, les déchets alimentaires seront triés à la source par l’ensemble des producteurs, y compris les ménages. Aujourd’hui, ils représentent le tiers du contenu de la poubelle des ménages.
Le Syctom et le Sigeif, en tant que services publics responsables et innovants, se sont associés pour développer ce projet industriel de Biométhanisation qui produira de l’énergie renouvelable à partir des biodéchets. Il renforcera l’outil industriel du Syctom en offrant une solution de traitement pour les déchets alimentaires collectés sur son territoire.
Le gaz vert produit sera transporté dans les réseaux de gaz de distribution publique du Sigeif. Il s'agit d'une opportunité à la fois pour préserver les ressources naturelles et pour contribuer à la transition énergétique en produisant un gaz d’origine non fossile. e
Les objectifs du projet :
- Traiter les déchets alimentaires
- Proposer une solution de traitement de proximité
- Développer une production locale d’énergie renouvelable
- Recourir au transport fluvial
Ce projet participe ainsi à réduire l’empreinte carbone du territoire francilien et à lutter contre le dérèglement climatique.
La méthanisation, une solution qui participe au développement de l’économie circulaire et à la transition écologique
La méthanisation est un processus de transformation des déchets alimentaires par des micro-organismes, dans un milieu clos et en l’absence d’oxygène. Elle génère deux produits : le biogaz et le digestat. Après épuration, le biogaz devenu biométhane est injecté dans le réseau public de distribution de gaz naturel, en substitution du gaz d’origine fossile.
Le projet
Une production locale d’énergie renouvelable
Pour atteindre les objectifs que s’est fixés la France à travers sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), les réseaux de distribution de gaz devront intégrer 7 à 10 % de biométhane d’ici 2030 et 100 % d’ici 2050. Quand il est utilisé pour produire de la chaleur, le biométhane génère deux fois moins d’émissions de gaz à effet de serre que le gaz naturel.
En tant que carburant pour les véhicules (bio-GNV), le biométhane génère 80 % de moins d’émissions de gaz à effet de serre que l’essence ou le diesel. La méthanisation permet ainsi de contribuer au verdissement du réseau public de distribution de gaz naturel, et contribue à la production nationale d’énergie renouvelable
Une localisation idéale
En concertation avec les collectivités locales, le port de Gennevilliers a été retenu pour l’implantation du projet. Localisé entre la Seine et l’entrée Est du port, le site choisi est parfaitement adapté pour l’accueil d’une unité de méthanisation de déchets alimentaires.
Le port de Gennevilliers est situé au plus près des zones de collecte des déchets alimentaires, ce qui permet de limiter les distances de transport. Le port est facilement accessible par la route (A86, A15) mais aussi par la voie fluviale. La Seine sera ainsi utilisée pour le transport du digestat issu du traitement des déchets alimentaires, limitant ainsi le trafic routier.
Le port de Gennevilliers accueille déjà de nombreuses activités de recyclage et de valorisation. Tourné vers la transition écologique, il accueille en particulier une station de bio-GNV (carburant) de la Sem Sigeif Mobilités.
Le biométhane produit aura alors des usages diversifiés et locaux : mobilité, chauffage, utilisation industrielle.
Un projet à haute ambition technique et environnementale
Construite et exploitée par Paprec, l’unité Biométhanisation répond à une ambition technique et environnementale élevée.
Des performances énergétiques et agronomiques
L’unité Biométhanisation proposera une solution de préparation des déchets alimentaires ultra performante, le « procédé BTA », permettant l’extraction de tous les indésirables : plastique, textile, verre, cailloux, etc. Il en résulte une qualité de pulpe optimale pour la méthanisation. La production de biométhane est ainsi maximisée et le digestat, exempt de tout indésirable, constitue un fertilisant agricole de qualité.
L’installation sera performante d’un point de vue énergétique et environnemental : toute l’énergie (chaleur et électricité) nécessaire à son fonctionnement sera fournie grâce au biométhane produit sur place. Par ailleurs, les eaux seront gérées en boucle fermée (sans rejet dans l’environnement) au sein du site, y compris les eaux de lavage des véhicules et une partie des eaux pluviales, qui seront récupérées et utilisées pour la préparation de la pulpe.
Priorité à la qualité du cadre de vie
Afin de réduire au maximum l’impact de l’unité sur le voisinage, une attention particulière a été portée à la conception des installations, en utilisant les meilleures technologies disponibles.
- Afin de prévenir les nuisances olfactives, le projet prévoit une mise en dépression des bâtiments et ouvrages principaux et un traitement des odeurs constitué de solutions complémentaires : lavage à l’acide, biofiltration et charbon actif. Des capteurs seront installés en bordure du site pour contrôler l’air sortant. Un comité de « nez », impliquant des riverains volontaires, sera mis en place.
- Concernant le bruit, un capotage acoustique de certains équipements permettra de réduire fortement le niveau sonore de l’unité.
- Les poussières seront, quant à elles, limitées grâce au déchargement des déchets alimentaires en bâtiment fermé.
Une insertion territoriale exemplaire
Située au coeur du port, l’unité Biométhanisation comprendra quatre ensembles principaux : un bâtiment de réception et de préparation des déchets alimentaires en vue de leur méthanisation, des installations de méthanisation, un quai fluvial pour le chargement du digestat sur une péniche et un bâtiment administratif avec un espace pédagogique, expliquant le procédé de méthanisation et le cycle vertueux des matières.
Afin de garantir une insertion paysagère qualitative, le projet fait la part belle à la végétalisation : 5 000 m2 du site seront ainsi végétalisés, soit 28 % d’espaces verts sur la parcelle, ainsi que le toit du bâtiment administratif. Tous les abords du site seront soigneusement travaillés : le paysage végétalisé des berges de Seine sera préservé et les nouvelles installations formeront une transition douce avec les aménagements portuaires.
Pour participer au développement des mobilités douces, le site sera équipé d’un abri à vélos et de huit bornes de recharge électrique.
Le planning du projet
- 2022 - 2023 : études et obtention du permis de construire et de l’autorisation environnementale
- 2023 - 2024 : réalisation des travaux
- 2025 : mise en service industrielle
Un projet partenarial réalisé en concertation avec les acteurs locaux
Depuis la genèse de leur partenariat, le Syctom et le Sigeif ont travaillé de concert avec de nombreux acteurs, en particulier : GRDF, les villes de Gennevilliers et de Paris, la Chambre régionale d’agriculture d’Île-de-France, Haropa Port, l’Ademe Île-de-France et la Région Île-de-France. Les échanges ont permis de partager les objectifs du projet, d’en définir les principales fonctionnalités et d’en accélérer la mise en oeuvre.
Depuis le 27 juin, le projet Biométhanisation fait l’objet d’une concertation publique. Plusieurs moyens d'information et d'expression sont mis en place :
- Le dossier d'information, pour en savoir plus sur le projet
- L'espace de contribution :
Le projet en vidéo
Enquête publique du 13 juin au 13 juillet 2024
L’enquête publique portant sur la demande d’autorisation environnementale est programmée du 13 juin au 13 juillet 2024. Elle porte à la fois sur la construction de l’usine à Gennevilliers et sur le plan d’épandage du digestat qui concerne les départements 27 (28 communes concernées) et 28 (29 communes concernées
En Ile-de-France, l’affichage de l’enquête publique est réalisé sur 12 communes (5 dans le 92, 5 dans le 95 et 2 dans le 93). Le dossier d’enquête est consultable à Gennevilliers, Epinay-sur-Seine et Argenteuil ainsi que dans 2 communes du 27 et 2 communes du 28.