Le Pakistan figure parmi les pays les plus pollués au monde, avec des niveaux de polluants dix fois supérieurs aux seuils établis par l’OMS. Une partie significative de cette pollution provient des déchets : brûlage sauvage, décharges non contrôlées et émissions de méthane. La coopération initiée par l’AFD répond à la demande des autorités locales pour concevoir des solutions durables dans le cadre des engagements pris lors des Accords de Paris.
C’est pourquoi du 14 au 20 décembre, le Syctom, a participé à une mission exploratoire à Lahore, capitale de la province du Punjab au Pakistan. Cette initiative, pilotée par l’Agence Française de Développement (AFD), vise à améliorer la gestion des déchets solides et à réduire leur impact sur la qualité de l’air.
Une mission d’accompagnement à la transition
Aux côtés d’AirParif, le Syctom a rencontré les acteurs locaux en charge de la collecte et du traitement des déchets. Ces échanges ont permis de poser les bases d’une réflexion commune et de définir des recommandations stratégiques pour les années à venir.
La Lahore Waste Management Company (LWMC), en charge des déchets produits par 11,1 millions d’habitants de la métropole et collecte chaque année 2,37 millions de tonnes de déchets. Près de 31 % de ces déchets sont alimentaires, qui représente ainsi un enjeu crucial pour envisager des solutions de valorisation.
Le Syctom a ainsi proposé plusieurs axes d’amélioration :
- Élaboration d’un plan régional de gestion des déchets sur 5, 10 et 15 ans, pour structurer les infrastructures nécessaires.
- Valorisation énergétique des déchets avec une réflexion sur la mise en place d’une unité de type "Waste-to-Energy".
- Promotion des mobilités propres, notamment par l’introduction de bus et camions électriques ou alimentés au BioGNV.
- Développement du biogaz, en s’appuyant sur des synergies transsectorielles, pour répondre aux besoins énergétiques locaux.
Ces recommandations ont été bien accueillies par les autorités pakistanaises lors de la réunion de restitution organisée le 19 décembre 2024, ouvrant ainsi la voie à de futures collaborations.
Les suites de la mission
Le Syctom pourrait être mobilisé pour des études préparatoires ou des projets pilotes. Une collaboration renforcée avec des experts, des workshops thématiques ou encore des appuis techniques spécifiques figure parmi les pistes envisagées. A travers cette mission, le Syctom conforte son rôle d’expert dans le domaine de la gestion durable des déchets et témoigne du savoir-faire français dans le traitement des déchets à l’international.