A toute naissance, son contexte. Celle du Syctom s’est faite en parallèle d’une prise de conscience sociétale : la nécessité d’intégrer la gestion des déchets dans la réflexion pour répondre aux enjeux environnementaux.

Voilà pourquoi la notion de durabilité a toujours imprégné les choix du Syctom au moment de moderniser et optimiser les performances de ses installations tout comme pour diffuser les bonnes pratiques au sein des territoires.

Une histoire de leadership et d'innovation

Le Syctom, c’est d’abord l’histoire d’une structure dont l’organisation est étroitement associée à l’évolution d’un territoire. Le Syctom, syndicat mixte central de traitement des ordures ménagères, est créé en application de l’arrêté interpréfectoral du 16 mai 1984 pour gérer les déchets de près de 4,9 millions de Francilien∙nes répartis dans 70 communes adhérentes. Il s’inscrit dès le départ dans une véritable logique d’intercommunalité, en anticipation des regroupements intercommunaux qui s’opéreront par la suite en France.

Pour traiter 2,6 millions de tonnes d’ordures ménagères chaque année, il hérite des équipements de traitement de la Ville de Paris en qualité de maître d’ouvrage : les usines d’incinération de Saint-Ouen (créée en 1907), Romainville et Issy-les-Moulineaux (1908), Ivry-sur-Seine (1912).

Au regard de l’ancienneté de ces infrastructures, le syndicat se lance dans un long cycle d’investissements pour les rendre plus performantes. Au début des années 90, l’incinération est encore la filière dominante pour le traitement des déchets en région francilienne, en remplacement de la filière agricole.

La valorisation matière est quant à elle à la marge : environ 3 % des déchets sont recyclés et 24 % sont mis en décharge. Mais le recyclage va rapidement progresser avec l’inauguration, en 1993, du premier centre de tri mécanisé des déchets à Romainville. À la fin des années 1990, le Syctom parvient à consacrer 7 % des déchets traités à la valorisation matière sur son territoire.

Une approche globale

Au fil des années, le syndicat ne cesse d'investir dans des technologies de pointe pour améliorer la performance de ses centres. Ses activités se complexifient avec une organisation multifilière associant la valorisation énergétique et matière. Loin de se limiter à l’élimination des déchets, le syndicat adopte en effet une approche intégrée des déchets pour réduire la production de déchets à la source, promouvoir le recyclage et la réutilisation et valoriser énergétiquement les déchets résiduels.

Il se retrouve également face à de nouveaux défis complexes à relever : l’essor démographique, la forte urbanisation et l'évolution des modes de consommation. Dans les années 2000, avec une population desservie de 5,5 millions, le Syctom gère plus de 2,5 millions de tonnes de déchets, dont la moitié en provenance de Paris.

Fin 2003, l’ensemble des 89 communes membres pratiquent la collecte sélective. En parallèle, des actions de sensibilisation du public se mettent en place pour inciter les citoyen∙nes au geste de tri et à la réduction du volume de leurs déchets. De nombreux partenariats sont également conclus avec les acteurs du réemploi et de l’économie sociale et solidaire, en faveur de la promotion de la consommation durable et de la lutte contre toutes les formes de gaspillage.

De grands défis à venir

En 2011, le Syctom prend la dénomination complémentaire d’Agence métropolitaine des déchets ménagers et change d’identité visuelle. Ce choix s’inscrit dans le cadre de l'entrée en vigueur de la loi NOTRe et le regroupement, au 1er janvier 2016, des communes membres de la Métropole du Grand Paris au sein des Établissements publics territoriaux (EPT). Ces EPT deviennent compétents en remplacement de leurs communes membres pour la « gestion des déchets ménagers et assimilés ».


Les ambitions en matière de gestion des déchets sont réaffirmées dans le cadre de nombreuses lois et le Syctom apparaît comme un acteur de premier plan pour assurer le passage à une économie circulaire et accélérer la transition écologique et énergétique.


Fort de son expertise, le syndicat contribue également à l’effort international pour la préservation des ressources de la planète et l’amélioration de la santé publique, dans une approche systémique et globale, et une vision à long terme. Il apporte son soutien pour favoriser l’essor de politiques de gestion des déchets efficientes à l’étranger.

Si cet anniversaire est l’occasion de considérer avec fierté les actions concrètes et les évolutions sociétales portées en l’espace de 40 ans, c'est aussi l'occasion pour le Syctom d'envisager l’avenir avec ambition et détermination. Persuadé, avec l’ensemble de ses collectivités membres, qu'il est nécessaire de penser aujourd’hui une gestion durable des déchets et de poser les fondements d’une économie circulaire au service des générations présentes et futures.

Corentin Duprey, président du Syctom

40 ans en 40 évènements

LE SAVIEZ-VOUS ?

À la fin du XIXe siècle, la Ville de Paris construit des usines en proche banlieue pour traiter les ordures ménagères des Parisien∙nes. Une innovation qui s’inscrit dans la droite lignée d’une invention déterminante dans la prise en charge des déchets : la création d’un récipient à ordures par le préfet Eugène Poubelle, en 1884.  Douze ans plus tard, en 1896, la première usine de traitement des déchets est implantée à Saint-Ouen. Suivront celles de Romainville, Issy-les-Moulineaux et Ivry-surSeine. Elles ont conservé, jusqu’à ce jour, leur implantation territoriale respective (où se sont installées à proximité immédiate du site d’origine), même si elles ont été démolies et reconstruites à intervalles réguliers pour moderniser leur process.